Mohammedia, l'encyclopédie sur le Saint Prophète ﷺ

La Vie du Prophète dans sa Tombe

La question de la vie du Prophète ﷺ dans sa Tombe fait l'objet d'un consensus

La vie du Prophète Mohammed ﷺ dans sa tombe, à l’instar de tous les Prophètes est établie dans le Coran et la Sunnah concordante ainsi que par l’unanimité (ijmâ`) des savants.

Le hadîth rapporté par Abou Hourayra selon lequel le Messager de Dieu – paix et bénédictions sur lui – a dit : « Nul ne me salue sans que Dieu me rende mon âme afin que je lui retourne la salutation » est authentique. (Rapporté par Ahmed et Abu Dawood)

Selon Aws Ibn Aws -qu’Allah l’agrée-, le Prophète  ﷺ a dit : « Parmi vos meilleurs jours est le vendredi. Bénissez-moi beaucoup durant ce jour car vos bénédictions me seront présentées ». Ils dirent : « Ô Messager de Dieu! Comment te présentera-t-on nos bénédictions alors que tu ne seras plus que poussière? » Il dit : « Dieu a interdit à la terre (de manger) le corps des prophètes« . (Abou Dâwoûd)

As-Souyouti a dit : Abou Ya’la a rapporté d’après Abou Hourayra qu’il a dit : « J’ai entendu le Prophète ﷺ dire : « Par Celui qui détient mon âme par Sa toute puissance, ‘Issa Ibn Maryam redescendra sur terre et lorsqu’il se tiendra auprès de ma tombe et qu’il dira : « ô Mouhammad », je lui répondrai »« . (Al-Khasâisou l-Koubra, chapitre la vie du Prophète dans sa tombe et la prière qu’il accomplit)

Le Prophète ﷺ est vivant, mais il est voilé à nos yeux parce qu’il est dans la vie de l’isthme (le Barzakh), dont les lois sont différentes des lois du monde… Dieu n’enlève le voile pour le voir que pour les saints justes, que ce soit dans un rêve ou à l’état d’éveil, et il est là où Satan ne peut pas l’imiter, que les prières et la paix de Dieu soient sur lui

Celui qui est mort martyr est vivant

Au sujet du verset qui dit :  » Ne considérez pas ceux qui sont mort dans la voie d’Allah comme mort mais ils sont vivants.  » (Sourate 3 ; verset 169) Qourtoubi a dit :  » Les prophètes ont plus le droit sur eux (d’être considérer comme vivant) »

Le Coran a donc mentionné la vie des martyrs. Or les Prophètes jouissent à l’unanimité d’un rang supérieur à celui des martyrs. Et sachant que notre Prophète ﷺ est mort en martyr des suites du repas de Khaybar comme cela est rapporté dans le Sahîh, il a de toutes façons ce statut et plus encore.

Ainsi dans le hadith : « Je souffre encore du mal d’un repas que j’ai mangé à Khaïbar, mon aorte s’est rompu à cause de ce poison. » Rapporté par Boukhari et Abou Nou’aïm, El Hakem, El Bazzar.

Anas -qu’Allah l’agrée- a rapporté :  » Une juive est venu vers le Prophète ﷺ avec une brebis empoisonné et il en a mangé.  » Rapporté par Mouslim, Abou Daoud, Baïhaqi.

Le Prophète ﷺ a dit en parlant d’Abou Bakr -qu’Allah l’agrée- :  » II n’est aucun mérite qui me soit parvenu sans qu’une partie de celui-ci ne lui parvienne aussi même pour le martyr car il m’est accordé par la cause d’un poison que j’ai mangé à Khaïbar et il t’est accordé par le poison de la vipère la nuit où nous étions dans la grotte. « 

rapporté par Daïlami selon Anas -qu’Allah l’agrée- et As-Souyouti l’a mentionné dans Jami’ el kebir.

Les prophètes sont vivants dans leurs tombes

Pour ce qui est de la Sunnah, les hadîths rapportent de manière concordante, d’après le Prophète – paix et bénédictions sur lui -, que les Prophètes sont vivants dans leurs tombes où ils se tiennent en prière. Nombre de Hâfidhs du hadîth mentionnèrent la concordance des hadîths à ce sujet, le dernier en date étant le Hâfidh As-Suyûtî.

Par exemple : « Les prophètes sont vivants dans leurs tombes, ils prient. » Rapporté par Abou Ya’la selon Anas -qu’Allah l’agrée-.

As-Sakhâwî dit : « Nous croyons et sommes convaincus qu’il est parfaitement vivant dans sa noble tombe, et que la terre ne décompose point son corps : c’est sur quoi s’établit le consensus ». (Al-Qawl Al-Badî’)

Ibn Hazm Al-Andalusî le devança dans la consignation de l’unanimité existant sur cette question dans ses ouvrages Al-Mouhallâ et Al-Fasl.

Une preuve que le Prophète ﷺ est vivant dans sa tombe :
les tentatives d'enlèvement de son  corps béni ﷺ

Au cours de l’histoire, plusieurs tentatives ont été faites pour retirer le corps béni du Prophète ﷺ de son lieu de repos. Au moins deux tentatives ont été menées par le calife fatimide Al-Hakim bi-Amr Allah qui voulait transférer le corps du Prophète ﷺ au Caire en Égypte.

La tentative la plus audacieuse a eu lieu en l’an 557 de l’Hégire (1164 de notre ère) lorsque deux chrétiens, déguisés en pèlerins marocains d’Andalousie (Espagne musulmane), se sont rendus à Médine avec cette sinistre intention. À Médine, ils ont loué un logement à proximité de la Chambre sacrée, située à l’intérieur de Masjid Nabawi.

Les deux hommes se sont fait connaître de la population locale et ont ensuite dupé les habitants de Médine en se rendant régulièrement à la mosquée du prophète, en visitant Jannatul Baqi et en faisant la charité. À l’insu des musulmans de la ville illuminée, les deux hommes avaient commencé à creuser un tunnel depuis leur logement vers la Chambre sacrée. Ils remplissaient des sacs de cuir avec la terre qu’ils avaient creusée et les jetaient à Jannatul Baqi après les avoir transportés de leur lieu de résidence. Ils continuèrent ainsi pendant un certain temps et pensaient être proches de leur objectif pervers.

L’un des principaux dirigeants du monde musulman de l’époque était le sultan Noorudin Zangi V, qui faisait partie de l’empire seldjoukide et régnait sur la province syrienne. Il fut le mentor du grand Salahuddin Ayyubi V, qu’il nomma l’un de ses gouverneurs. Il avait la réputation d’être un chef courageux et noble et fut responsable de la défaite répétée des armées chrétiennes croisées. Une nuit, après avoir accompli ses prières nocturnes, le Prophète ﷺ lui apparut en rêve. Dans ce rêve, le Prophète ﷺ lui désigna deux hommes aux cheveux blonds et lui dit : « Oh Mahmoud, sauve-moi d’eux ». Le sultan se réveilla dans un état de perplexité. Incertain de la signification de cette déclaration, il pria et se rendormit. Il fit le même rêve trois fois jusqu’à ce qu’il décide de le partager avec quelqu’un. Il fit appel à l’un de ses vizirs, Jamaluddin Al-Mawsili V, connu pour sa droiture et sa sagesse. Jamaluddin conseilla au sultan de ne parler de son rêve à personne et de partir immédiatement pour Médine.

Le sultan et ses hommes, accompagnés de mille chameaux, quittèrent peu après la Syrie pour Médine. La caravane mit 16 jours à atteindre sa destination. Après son entrée à Médine, le sultan se rendit directement à la Masjid Nabawi où il fit la prière. Le gouverneur de Médine, surpris par l’arrivée soudaine du sultan, s’enquit respectueusement de la raison de son apparition inattendue. Le sultan expliqua alors son rêve au gouverneur et lui demanda son aide.

Le gouverneur demanda au sultan s’il serait capable de reconnaître les deux hommes qu’il avait vus en rêve s’il les voyait. Le sultan a répondu par l’affirmative. Le gouverneur fit alors une annonce publique dans la ville, informant les habitants que le sultan tiendrait une réunion au cours de laquelle il leur offrirait de la nourriture et des cadeaux. Au cours de la réunion, après avoir examiné les visages des personnes présentes, le sultan n’a pas été en mesure d’identifier les agresseurs. Lorsque le gouverneur s’est enquis des absents, les habitants l’ont informé qu’il y avait deux personnes qui ne s’étaient pas présentées. Les habitants se sont portés garants des deux hommes et ont informé le sultan qu’il s’agissait de personnes vertueuses.

Le sultan ordonna alors qu’on lui amène les deux hommes, qu’il reconnut immédiatement. Après les avoir interrogés sur les intentions de leur visite, les hommes lui dirent qu’ils étaient venus pour accomplir le pèlerinage et visiter Masjid Nabawi. Ils dirent au sultan qu’ils avaient l’intention de vivre à Médine pendant un an. Le sultan fouilla alors la résidence des hommes, mais ne trouva aucune preuve de malversation. Après une inspection plus approfondie, le sultan trouva de grosses sommes d’argent et un morceau de bois recouvert d’un drap. Après avoir enlevé le drap et soulevé le morceau de bois, il découvrit le tunnel, qui avait presque atteint la Chambre sacrée.

Les deux hommes furent immédiatement arrêtés et interrogés. Ils avouèrent être des chrétiens de Rome ayant appris la langue arabe et les coutumes arabes. Ils ont admis que leur mission était de voler le corps béni du Prophète ﷺ et de le ramener à Rome. Les hommes furent condamnés à mort et exécutés pour leur crime.

Après ce grave incident, le sultan Nooruddin Zangi ordonna de creuser une tranchée autour de la chambre sacrée. Cette tranchée fut remplie de plomb fondu afin d’empêcher toute tentative future de creuser un tunnel dans la chambre par le bas.

Source : prophet muhammad grave